BALLON D'OR - Le 1er décembre 2009, Leo Messi soulevait son premier Ballon d’Or à 22 ans. À l’époque, le timide Argentin n’a encore rien du joueur total qu’il est devenu depuis. Mais son année 2009 l’installe définitivement parmi les géants grâce à l'apport de Pep Guardiola. Dix ans plus tard, il est plus que jamais en course pour aller chercher son sixième trophée doré.
"Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard". L’avantage avec Victor Hugo, c’est qu’il ne se démode jamais. S’il n’est pas contemporain de Lionel Messi, difficile de trouver phrase plus juste pour définir la "Pulga". Artiste - hasard - talent, voici le triptyque qui a donné naissance à l’un des plus grands joueurs de tous les temps.
Le génie argentin n’aurait pas dû être un joueur de foot professionnel. Ses problèmes de croissance à l'adolescence auraient dû être un frein rédhibitoire à son accession au plus haut niveau. Le hasard et son talent infini en ont décidé autrement. Comme les grands artistes, Messi a dessiné sa destinée tout seul, à coups d’accélérations fulgurantes, de gestes inhumains et de buts à gogo. Et vous savez ce qu’on dit des grands artistes ? Jamais ils ne font l’unanimité. L’art est trop subjectif.
L’unanimité, Messi l’a pourtant faite. Ce 1er décembre 2009, le monde du football n’a pu que s’incliner face à autant de magie. À 22 ans, l’Argentin remporte son premier Ballon d’Or. C’est le troisième plus jeune joueur à recevoir la distinction, derrière Ronaldo et Michael Owen. Mais sa prouesse se situe ailleurs. Avec 473 points récoltés sur 480 possibles, la "Pulga" est le Ballon d’Or le mieux élu de l’histoire, avec un score que certains dictateurs n’oseraient même pas revendiquer : 98,5%. Michel Platini et ses plébiscites de 84 et 85 (98,46 % et 97,69%) sont battus.
Les JO, point de départ d’une saison folle
20e en 2006, 3e en 2007 et dauphin de Cristiano Ronaldo en 2008, Messi est enfin au sommet du football mondial. Attendu et logique tant le gamin de Rosario a pris de l’épaisseur au fil des années. Mais c’est bien la saison 2008-2009 qui lui fait franchir un palier. Car le joueur a changé. L’homme aussi. Aussi surprenant que cela puisse paraître, sa saison commence par un clash.
Messi l’effacé devient Messi l’affamé. Déjà vainqueur de nombreux titres avec le Barça, sans être toujours l’acteur principal certes, l’Argentin insiste pour faire de même avec sa sélection. Le club blaugrana rechigne à le laisser à disposition de l’Albiceleste pour les JO de Pékin. Un homme va résoudre le conflit naissant. Tout juste arrivé sur le banc barcelonais, Pep Guardiola pèse de tout son poids, encore limité pourtant, pour permettre à sa "Pulga" d’aller voir la Chine.
Floqué du numéro 15, le gamin de 21 ans accompagne une armada composée d’Angel Di Maria, Sergio Agüero, Juan Roman Riquelme et Javier Mascherano notamment. Pour son premier match, il fait tout ou presque pour lancer sa sélection sur les bons rails face à la Côte d’Ivoire (2-1). Le début d’un tournoi olympique où il sera le fer de lance argentin.
Messi est élu meilleur joueur du tournoi et est sacré après une victoire finale face au Nigéria (1-0). À 21 ans. On croit y voir le premier d’une longue série. Dix ans plus tard, ce titre international est encore le seul mentionné dans son palmarès XXL.
C’est auréolé d’un nouveau statut qu’il revient donc en Catalogne, non sans avoir remercié publiquement le FC Barcelone. Un joli cadeau l’attend à son retour : Ronaldinho parti, il hérite du mythique numéro 10 qu’il étrenne dès le 31 août lors de la défaite face à Numancia (1-0). On a beau se souvenir avec émotion du Barça de Guardiola, c’est surtout de la peur qu’a diffusée dans un premier temps l’équipe catalane.
Quand Messi monte en puissance, le Barça aussi
À l’été, l’ancien coach de la Masia a fait le ménage dans le vestiaire des Blaugrana. Les anciennes gloires de Frank Rijkaard ont été mises dehors, sans ménagement mais avec beaucoup de détermination. Ronnie donc, mais également Gianluca Zambrotta, Deco, Edmilson ou Lilian Thuram ont quitté le navire. Beaucoup de qualité et d’expérience en moins. Seul Samuel Eto’o a échappé à la sentence, soutenu par un vestiaire barcelonais convaincu de son utilité.
Les deux premières journées de championnat, où Messi n’est pas titulaire, se soldent par des résultats décevants (une défaite et un nul). Hasard ou non, le Barça de Guardiola naît réellement lors de la première titularisation du génie argentin en championnat. Gijón n’est pas le PSG, certes, mais il encaisse une défaite similaire : 6-1. Le numéro 10 argentin s’offre un doublé et laisse comprendre à l’Espagne ce qui l’attend pour la saison à venir. Une symphonie offensive avec le chef d’orchestre Messi à la baguette.
Si Samuel Eto’o est l’incontestable scoreur des Blaugrana, Messi est le détonateur absolu. Le grand Barça de Guardiola prend forme à la faveur d’une série ahurissante de victoires sur des scores fleuves en championnat et en Ligue des champions. A la trêve, les Catalans sont des champions d’hiver record : 50 points sur 57 possibles (16 victoires, 2 nuls et 1 défaite), du jamais vu en Liga. Dans l’intervalle, Messi présente déjà des stats en or, de la couleur du Ballon qu’il ambitionne d’aller chercher : 17 buts, 10 passes en 21 matches toutes compétitions confondues.
Le faux neuf, l’invention de Guardiola
Le Barça est lancé comme une balle sur l’autoroute de la gagne. Parfaitement huilée, la machine barcelonaise ne connaît aucun couac majeur à même de la faire dévier de sa trajectoire. Beaucoup d’entraîneurs se seraient contentés de gérer le vestiaire pour prolonger le plus longtemps possible cet état de grâce. Mais Pep Guardiola n’est pas fait du même bois que les autres.
Maniaque, exigeant, nerveux : tous les adjectifs se ramenant à lui évoquent une forme de folie. Et ce n’est pas l’épisode du 1er mai 2009 qui viendra contredire cette impression. Malgré sa cadence infernale, le Barça n’a pas réussi à faire le trou en Liga, le Real Madrid restant accroché aux basques catalanes. La 34e journée met ainsi un piment particulier à un duel déjà salé : le Real Madrid reçoit la troupe de Guardiola avec quatre points de retard. Une victoire de la Casa Blanca et tout serait relancé. Pas le genre d’évènement où il faut tenter le diable ou bricoler une innovation.
Pourtant, la veille, le coach catalan convoque Messi. Il a un plan et a besoin de sa Pulga pour y arriver. "Demain, à Madrid, je veux que tu commences sur l’aile comme d’habitude, mais dès que je te fais signe, tu t’éloignes des milieux et prends l’espace que je viens de te montrer [entre le milieu et la défense adverse, NDLR], explique-t-il à sa star dans des propos retranscrits par le journaliste Marti Perarnau dans son livre "Pep Confidential". Dès que Xavi ou Iniesta cassent les lignes et te donnent la balle, je veux que tu ailles tout droit vers le but de Casillas". La "Messi-zone" est née.
L’Argentin lui-même confirme et semble étonné au premier abord. "Guardiola m'a appelé un jour avant le Clasico, il m'a convoqué au centre d'entraînement pour me dire qu'il allait me changer de position, me repositionner en faux 9. Les défenseurs ne savaient pas s'ils devaient sortir sur moi ou pas", explique-t-il dans le documentaire "Take the ball, pass the ball". C’est une révolution tactique que Guardiola propose pour l’un des matches les plus importants de la saison. Cela restera comme un chef d’œuvre.
Le 2 mai 2009, Santiago-Bernabéu assiste à un récital de la bande à Guardiola. Messi signe un doublé et une passe décisive dans une démonstration qui tourne à l’humiliation. 2-6 et un coup de sifflet final réalisé avant la fin du temps additionnel, histoire de mettre fin au calvaire madrilène. "Quand je mourrai, je penserai à ce match précisément", répète souvent Xavi, qui en a pourtant vu d’autres.
En faux numéro 9, Messi exploite son potentiel au maximum et laisse les défenseurs merengues complètement sans réponse. C’est la genèse du monstre. "Normalement, les joueurs commencent ou finissent une action. Messi fait les deux", résumait brillamment son compatriote Javier Mascherano dans "Take The Ball, pass the ball".
Le miracle de Stamford Bridge, le "chef d’œuvre" de Rome
Le Barça est lancé vers le titre en Liga. Mais c’est en Ligue des champions que le chemin le plus dur reste à parcourir. Messi le sait, c’est à cette aune qu’il sera jugé. Qu’il sera récompensé aussi. Le Ballon d’Or a beau être décerné sur une année civile complète, ou presque, les jeux sont souvent faits au printemps. En hiver, il a fait le boulot en enquillant cinq buts en six matches de poules.
Après avoir écarté l’OL à la faveur d’un match retour prolifique (5-2), le Barça reçoit le Bayern pour un quart qui ressemble déjà à un tournant. Messi saisit sa chance. Un doublé plein de facilité et une passe décisive dès le match aller entérine la qualif barcelonaise pour le dernier carré (4-0). Arrive Chelsea pour un match de légende, peut-être le plus marquant depuis bien longtemps.
Même dix ans après, le souvenir reste vivace. Un Stamford Bridge de gala après le 0-0 du match aller. La volée incroyable de Michaël Essien qui met les Blues devant. Les fautes barcelonaises non-sifflées. L’expulsion d’Eric Abidal. Le non-match barcelonais. Puis le miracle d’Iniesta sur un mauvais renvoi des Blues. Le "Fucking Disgrace" de Didier Drogba. Et l’un des matches les plus polémiques de l’histoire de la Ligue des champions.
Dans tout ça, Messi est resté discret. Sa passe décisive pour Iniesta n’apparaît presque pas dans les mémoires collectives. Comme les génies de son espèce, il se réserve pour le grand jour. Celui de la finale. Face à la machine Manchester United de Sir Alex Ferguson. Dans l’enceinte magnifique du stade olympique de Rome. Avec Cristiano Ronaldo en face, déjà. La suite, vous la connaissez.
Après l’ouverture du score d’un Samuel Eto’o, décidément Oscar du meilleur second rôle dans cette saison 2008-2009, Lionel Messi va écrire sa légende. Avec son "plus beau but" selon ses dires, même dix ans après. Pas de slalom solo incroyable comme face à Getafe (2007), pas d’humiliation comme celle connue par Jérôme Boateng (2015), pas de lucarne ou de piqué délicieux. Non, du haut de son mètre 69, Messi va s’envoler dans le ciel romain pour un but que les bookmakers n’auraient même pas envisagé proposer aux parieurs.
Une réalisation iconique, en finale de la plus belle compétition européenne, au nez et à la barbe de Rio Ferdinand et Edwin van der Sar, références de l’époque. Une célébration spontanée et le tour est joué. Absent de la finale 2006, Messi est au cœur du sacre de 2009. Magnifié par Pep Guardiola, il s’est rapproché de la surface pour devenir un habitué des filets. La saison passée, l’Argentin avait terminé avec 19 buts au compteur. Pour la saison 2008-2009, il a doublé son total : 38 pions, dont neuf en C1 dont il termine meilleur buteur. Si vous cherchiez un argument de campagne impactant…
Zlatan et CR7 en un été ne vont rien changer
Désormais, la stratégie est claire pour le Barça. Tout miser sur Messi. C’est pourtant l’un des échanges les plus étranges de la décennie qui va intervenir à l’été. Définitivement lassé par l’ego de Samuel Eto’o, Guardiola décide de se débarrasser du Camerounais dans un deal XXL avec Zlatan Ibrahimovic. Grave erreur… Combiné à l’arrivée de Cristiano Ronaldo dans le cadre des Galactiques II de Florentino Pérez, ce transfert laisse Messi au second plan médiatique face à deux stars jamais autant à l’aise que lorsque les caméras sont braquées sur eux. L’Argentin répond à sa manière… Sur le terrain, forcément.
Jusqu’au 1er décembre, date de son sacre doré, il présente des stats encore en hausse : 11 matches de Liga, 7 buts et l’impression qu’il continue de monter en puissance aux côtés d’un Zlatan un peu perdu. Son année 2009 est déjà extraordinaire (42 matches, 28 buts) mais finira par devenir franchement banale au regard des années à suivre. Elle est surtout auréolée de six titres collectifs et d’un Grand Chelem plus jamais réalisé depuis (Copa del Rey, Liga, Ligue des champions, Supercoupe d'Espagne, Supercoupe d'Europe et Coupe du monde des clubs).
Le 1er décembre, France Football dégaine sa Une, sans surprise. Lionel Messi est élu Ballon d’Or 2009. "Une année de jeune roi", titre l’hebdomadaire au moment d’expliquer le vote consensuel des journalistes du monde entier. Couronné, le génie argentin reçoit son prix le 6 décembre dans les locaux de TF1 dans un costume-cravate serré, qui dénote très nettement avec ses tenues habituelles. Une image à laquelle il a fallu s’habituer.
Le premier sacre du Roi Messi en a appelé d’autres. D’abord avec ce quadruplé ahurissant et historique : Ballon d’Or 2009, 2010, 2011 et 2012. Revigoré par la MSN, il ira chercher aussi le titre en 2015. Et, dix ans après, il est plus que jamais en course pour être à nouveau sacré en cette année 2019 et soulever son sixième trophée doré. Un record, évidemment. Histoire de continuer à faire, une décennie plus tard, l’unanimité autour de lui.

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